Plan d’eau, c’est ainsi que les rivoises et les rivois le nomment, même s’il s’agit tout simplement de la Garonne qui s’écoule. Nous l’aimons cet endroit. Rieux-Volvestre, un somptueux village médiéval à 45 minutes de Toulouse ; une des premières aires que tu as découvertes. Il y avait ta copine Nouba que tu ne cessais de mordiller, elle qui voulait se reposer après une des longues promenades que permet le site.
Shinook, disons-le ! Nous ne sommes pas très fans des aires pour camping-car. Elles se résument trop souvent à parquer les camping-caristes comme du bétail en périphérie des villes, plutôt que de leur faire accéder à une authentique expérience campagnarde.
Nous y préférons les bivouacs au milieu de la faune et de la flore, loin du consumérisme dit vert.
Mais, cette aire de Rieux-Volvestre est bien pensée. Un écrin de nature. Aigrettes, hérons, cormoran, ragondins, chevreuil même, malgré la chasse intensive qui se déroule dans les parages… Un milieu magique pour qui aime observer la nature. Nos premiers clichés du martin-pêcheur par un matin d’hiver nous laisserons un souvenir impérissable.
Il y a donc ces longs chemins de ballade qui peuvent mener jusqu’au village Gaulois, à une bonne heure de marche. Et puis, on y trouve ce petit sous-bois. Encastré entre une sorte de bute et la Garonne. Un lieu où la primitive Husky en quête d’exploration que tu es, peut difficilement s’échapper. Un de ces endroits où je peux te lâcher sans trop de crainte de ne pas te retrouver.
Et puis, je sais comment faire pour garder ton attention. Courir, dans un sens, puis dans l’autre. Attiser ton besoin de te dépenser. Bref, jouer c’est la clef. C’est ainsi qu’est venue l’idée de cette photo en une du portfolio.
Un jour que je te regardais revenir vers moi à « pleine balle », j’ai remarqué que tu faisais un bond extraordinaire au-dessus de ce tronc couché sur le sol. Alors, je t’ai excité pour que tu fasses plusieurs passages et ainsi me laisser le temps d’ajuster la mire. Un premier cliché. Chouette. Mais juste chouette.
Alors, je me suis dit que si tu me faisais le même saut, avec le même cadrage, mais après t’être baignée, quelques gouttes perlées devraient apparaître sur la photo. Te faire plonger ne fut pas difficile tant tu aimes l’eau. C’est souvent de t’empêcher d’y entrer qui s’avère compliqué ! Ensuite, il fallait que tu aies à nouveau envie de jouer. Là aussi, démarrage au quart de tour.
Je me suis posté. Tu as mis un peu de temps à revenir mais au moment où j’ai déclenché, intérieurement, j‘ai dit « waouh ». Persistait un petit doute à savoir si j’avais correctement mis au point mais je savais que la photo ferait partie des meilleures de ma série sur toi.
Je n’ai pas été déçu lorsque je l’ai visionnée sur grand écran. Il y avait bien ce léger flou dans le regard mais je trouve l’intention et la scène tellement extraordinaires qu’il passe au second plan.
À jamais, ce bois de Rieux-Volvestre sera pour moi, associé au souvenir de cette prise de vue, et de tous les moments complices que l’on y partage.